Que faut-il?
En plus du sténopé vous aurez besoin de:
De gauche à droite:
Des bracelets élastiques.
Un posemètre ou un appareil photo qui donne la valeur de luminosité de la scène.
Un timer.
Calculette.
Un carnet de notes.
Bracelets élastiques:
Pour un sténopiste c'est l'outil Mc Gyver. C'est des élastiques qui tiennent le sténopé fermé, c'est des élastiques qui maintiennent le sténopé sur une planchette ou qui fixent l'appareil sur un support. On n'a jamais trop d'élastiques dans sa besace.
Posemètre:
C'est grâce à lui que vous aurez une indication de base sur le temps de pose. A défaut de posemètre vous pourrez utiliser un appareil photo qui donne des indications d'ouverture et de temps de pose. Pour l'affiner vous aurez besoin du facteur K, j'y reviendrai plus tard. Si vous n'avez ni l'un ni l'autre il reste la solution proposée par Ilford, le disque d'exposition. Ilford (Harman Technology Ltd) le diffuse librement, il est disponible ici. Au cas-où, je l'ai déposé sur ce site, ici. C'est moins précis qu'un calcul mais le papier photo est très tolérant, ça donne généralement des résultats corrects.
Timer:
Le temps de pose d'un sténopé, surtout s'il utilise du papier photo, peut largement dépasser 1 heure. Compter les secondes peut devenir un peu fastidieux, un timer est donc le bienvenu.
Calculette:
Avoir le facteur K est essentiel mais il faut ensuite calculer le temps d'exposition, c'est là qu'une calculette est bien utile. Elle n'est pas sur la photo mais est toujours dans le sac à malices.
Carnet de notes:
Le sténopé n'est pas une science exacte et il y aura forcément des ratés. Pour savoir d'où ça vient et quoi corriger noter pour chaque photo la date, l'endroit, la météo, le média utilisé et le temps de pose permet de mener l'enquête après développement.
L'indispendable "labo"
C'est tout?
C'est tout. Le développement du papier noir et blanc est simplissime, aussi bien dans la méthode que dans les indispensables.
Les seuls indispensables sont les produits chimiques, et encore, pas tous. Le révélateur peut être fabriqué soi-même (caffenol, recette ici et ici), le stop peut être remplacé par de l'eau vinaigrée, pour le fixateur c'est un peu plus compliqué mais si on a du temps devant soi on peut fixer avec de l'eau saturée en sel de mer. Compter une semaine quand même...
Personnellement j'utilise du révélateur et du fixateur chimiques (Ilford Multigrade et Ilford Rapid fixer) et j'en suis très satisfait.
Un autre indispensable est la pièce qui servira de chambre noire, de laboratoire photo. Pour le développement de pellicules elle doit être absolument étanche à toute lumière extérieure et on travaille dans le noir absolu. A première vue ça a l'air compliqué mais si vous savez où sont vos mains le plus dur est fait. Pour le développement papier c'est encore plus simple puisqu'on voit ce qu'on fait. La pièce doit également être étanche à la lumière mais elle est éclairée par une lumière rouge de puissance modérée. On est loin d'une salle de lecture mais on voit parfaitement chaque geste et on bénéficie de l'effet magique du révélateur. On voit surgir la photo au fur et à mesure du développement et on peut jouer sur ce qu'on voit pour augmenter ou diminuer le temps du bain. Si vous êtres prêts à ne travailler au "labo" que la nuit pas besoin de préparer une pièce dédie au développement photo. Une salle de bains, de larges toilettes, des rideaux opaques et c'est parti pour une activité nocturne baignée d'une lumière rouge inactinique. De toutes façons prendre des photos de nuit au sténopé c'est mission impossible et ça vous prendra 3 à 20 minutes de tout préparer, utiliser, démonter et nettoyer, selon le nombre de photos à développer. Une fois le papier dans le fixateur pendant au moins une minute il ne vous restera qu'à le rincer sous un robinet, en pleine lumière, et laisser sécher. C'est fait. Simple, rapide, pas cher.
Pas indispensable mais bien utile
La planchette:
Une simple planchette rendra votre sténopé acrobate.
Votre sténopé n'a pas de vis de fixation pour un pied? Il est trop fin pour en recevoir une, trop gros pour qu'il puisse tenir incliné sur un pied sans arracher la vis? Vous voulez une fixation stable? La solution est simplissime: une planchette.
Au milieu de la planchette il suffit de percer un trou aveugle, d'y coller un filetage pour le diamètre de la vis de votre pied et le tour est joué. Au lieu de devoir compter seulement sur d'éventuels supports rencontrés dans la nature, vous pourrez enfin définir avec précision (relative) votre champ de vision. De chaque coté un piton vissé sera parfait pour recevoir un ou plusieurs élastiques qui tiendront le sténopé en place dans la longueur. Pour la largeur, des élastiques aussi, à volonté selon l'inclinaison. Au lieu de bricoler un ou deux filetages par sténopé un seul suffit pour tous ceux que vous avez. Rien ne vous empêche d'en poser deux ou plus sur un seul pied:
Le facteur K (ne sonne qu'une fois)
Je vous ai déjà parlé 2 fois du facteur K mais je ne l'ai pas encore abordé, il est pourtant essentiel pour connaitre le temps de pose nécessaire pour une photo bien exposée au sténopé.
Les posemètres et plus encore les appareils photos ne savent pas gérer les faibles sensibilités du papier photo (2 à 3 iso) ni les ouvertures très réduites des sténopés. Ils sont prévus pour des appareils conventionnels. La plupart des appareils photo peuvent gérer des ouvertures de f/16 quand un sténopé peut ouvrir à f/300 et plus. Pour la sensibilité il est rare qu'un appareil descende sous les 50 iso. Comment donc convertir une mesure de lumière "classique" pour un sténopé? C'est là qu'intervient le facteur K.
Quand vous avez l'ouverture du sténopé (on verra ça dans la partie technique) vous pourrez calculer le facteur K. Voici la formule:
K= (F sténopé / F posemètre) au carré.
Le F sténopé est celui que vous avez calculé ou qui est écrit sur le sténopé que vous avez acheté
Le F posemètre est celui indiqué par le posemètre à l'iso du papier photo à l'ouverture la plus petite (souvent f/16)
Prenons le cas d'une durée de pose de 1 seconde indiquée au posemètre pour f/16 et 6 iso et un sténopé avec une ouverture de f/250. Le facteur K sera (250/16) au carré soit 244 et des poussières. Restons à 244. Le temps de pose pour le sténopé sera donc 244 secondes (durée * K) soit 4 minutes et 4 secondes. Mais attention, le posemètre indique 6 iso et mon papier photo est de 3 (+1EV), je dois donc doubler ce temps et prendre une pose de 8 minutes et 8 secondes, disons 8 minutes 10 pour faire bonne mesure. C'est pour cette raison que je préfère un posemètre qui permet de descendre à 6 iso plutôt qu'un appareil photo parce qu'une différence d'iso implique plus de calculs qu'un simple doublement et ça n'est pas linéaire. Je vous laisse apprécier grâce à ce lien et celui en anglais mais beaucoup plus complet ici. Pour éviter les prises de tête si vous n'avez pas de posemètre qui descende dans les iso, le disque Ilford est une aide précieuse. Puisque mon posemètre descend seulement à iso 6 et que j'utilise toujours du papier iso 3 j'écris les différents facteurs K selon l'ouverture mesurée directement derrière chaque sténopé, je n'ai plus qu'à multiplier le temps donné par le posemètre par le facteur K et j'ai le temps de pose nécessaire.